Des bières et cacahuètes

Tu as bossé, toute la journée. Tu as commencé à faire le ménage à l'arrière de la boutique. La plupart des pâtisseries ont été vendues. Ils en restent quelques unes. De toute façon dans dix minutes tu fermes la porte. Le temps se couvre, laissant apparaître la grisaille dans le ciel, de grosses gouttes de pluie commencent à s'écraser sur le sol. Tu soupires. Tu es venu pour une fois en vélo. Ce temps n'était pas prévu, pas annoncé. Mince ! Tu vas attendre ici, c'est mieux. Tu n'as en aucun cas envie de rentrer chez toi complètement trempé. A la place, tu vas avancer le travail pour demain. Tu ne supportes pas ne rien faire, tu as toujours eu trop d'énergie en toi.
Tu finis par recevoir un message de Elio, il te demande ce que tu fais ce soir. Tu es disponible, vous fixez 20h chez toi. Tu te décides à rentrer, tu es trempé et tu as même glissé à vélo, ça te vaut un genou complète écorché. Bordel ! Tu prends une douche, tu prends des vêtements décontracté pour la soirée. Tu fais quelques petites préparations pour un apéro dinatoire.

@Elio Faulkner

@evander strachan

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« Eh bud, va mettre tes chaussures, je dois te déposer chez papi et mamie. » Tu dis à ton fils qui est en train de caresser le chien, poser dans une coin du salon. Il relève la tête vers toi et tu vois bien ce petit air déçu sur son visage, tu sais déjà ce qu’il va dire, tu le devines, mais tu n’as pas envie de rentrer là-dedans alors tu attrapes le sac que tu lui a préparé. En ce moment, ou du moins depuis le décès d’Oliver, des fois, tu as l’impression d’être le pire des pères possible. Quand Oli est parti Hugo n’était encore qu’un bébé, un bébé de neuf mois et tu as dû gérer ca et ton deuil. Tu ne sais pas vraiment comment tu t’en sors avec lui, parce que tu es persuadé que ton mari aurait été bien meilleur, mais tu ne veux pas y penser non plus à ca. Tu évites beaucoup de choses depuis son décès, tellement de choses, que tu sais qu’un jour tu devras y faire face. Mais pas ce soir. Ce soir tu as besoin de penser à autre chose, de boire quelques bières avec ton meilleur ami et de discuter de conneries. « Dada? » Tu redresses la tête vers ton fils de deux ans qui se tient devant toi et te fixes. « L’es t’iste? » Qu’il te demande et tu ne peux retenir un sourire. Il est smart Hugo et sans lui tu te serais effondré bien plus que ce n’est le cas. Tu le prends dans tes bras et déposes un baiser sur sa joue. « Non, ca va champ. Et demain, promis on se fait une soirée tous les deux d’accord ? » Il hoche la tête et passe ses petits bras autour de ton cou. Il a cette manière de toujours savoir te faire fondre et de te faire réaliser à quel point tu l’aimes.

Une fois Hugo déposé chez tes parents, tu te mets en route jusqu’à chez ton meilleur ami et te gare devant chez lui. Tu attrapes la bouteille que tu achetés et viens frapper à la porte avant de l’ouvrir. C’est comme ca entre vous, pas besoin d’attendre qu’il vienne t’ouvrir. « Hey Evan ! Je t’ai ramené ta bouteille préférée. » Tu lui dis en venant lui donner une accolade et en lui tendant la bouteille que tu as à la main. « Désolé j’suis un peu à la bourre, j’ai déposé Hugo chez mes parents. Comment tu vas ? » Tu lui demandes en te laissant tomber dans le canapé.

Tu attends chez toi, tu es posé sur ton canapé. Tu zappes sur ton téléphone, laissant défiler divers articles du journal local sous tes yeux. Tu aimes bien savoir ce qu'il se passe en ville, même si pour le moment c'est assez calme.
Lorsque tu entends toquer à ta portée d'entrée, tu te lèves, en profitant pour replacer tes cheveux qui sont sans doute trop longs. Un jour, tu prendras le temps d'aller voir une coiffeuse ou l'envie te prendra de prendre ta tondeuse et les raser. Elio est là. Une bouteille est avec lui, tu attrapes la bouteille pour regarder l'étiquette.
- Tu t'es pas foutu de moi, merci !
Il te connaît Elio. Votre amitié dure depuis quelques années, depuis ton arrivée à Byron Bay. Tu n'avais pas pensé faire une aussi belle rencontre amicale. Le courant est très vite passé entre vous. Parfois tu t'imagines qu'Elio doit être un frère caché.
- T'inquiètes, ça va et toi ? Et Hugo va bien ?
Tu aimes bien son gamin et tu trouves ton ami courageux, élever un enfant, ce n'est pas toujours simple. Mais il a l'air de vraiment bien s'en sortir. Parfois tu gardes Hugo, en cas de gros imprévus. Tu fais le gros dur parfois, mais quand tu es avec un gamin, tu es complètement différent.
Tu fais un arrêt à la cuisine pour attraper le plateau que tu as préparé. Tu ramènes tout ça avec toi jusqu'au salon.

@Elio Faulkner

@evander strachan

des bières et cacahuètes.

Tu culpabilises un peu des fois de ne pas passer plus de temps avec ton fils, de ne pas prendre plus de temps avec lui, mais tu culpabilises aussi pour des tonnes d’autres choses. Depuis qu’Oliver n’est plus là tu as un peu cette impression de te noyer, d’être submergé et, des fois, de ne pas savoir comment faire pour avancer. Tu sais qu’il aurait voulu que tu sois heureux, que tu avances, mais souvent tu ne sais juste pas comment tellement la douleur de son absence est profonde. Tu adores passer du temps avec Hugo, c’est un peu ton rayon de soleil mais tu sais que ton manque de patience ne te donne pas forcément les meilleures réactions avec ton fils. Tu n’es pas l’homme le plus patient alors que ton gosse est le gamin le plus cool et chill du monde. Oui, tu as de la chance que quatre-vingt-dix pourcents du temps Hugo soit absolument adorable. Des fois tu as même l’impression qu’il comprend ta douleur alors que tu sais parfaitement que du haut de ses deux ans c’est impossible. Tu tentes donc de ne pas culpabiliser de ne pas passer la soirée avec lui ce soir. Tu as besoin de cette soirée avec ton meilleur pote. « Tu t'es pas foutu de moi, merci ! » S’exclame le châtain quand tu lui tends la bouteille. L’alcool ca va t’aider à oublier un peu ce soir. « Eh tu crois quoi ! » Tu réponds avec un petit rire.

Tu pénètres dans la maison de ton ami et le suis jusqu’au salon. Tu connais cette maison par cœur, tu as passé beaucoup de temps après la mort d’Oliver. Tu lui demandes alors comment il va en te laissant tomber dans le canapé. « T'inquiètes, ça va et toi ? Et Hugo va bien ? » « Il est en pleine forme. Il grandit bien trop vite, mais bon ca c’est une autre histoire. » Ouais, ton fils a deux ans et des fois t’as l’impression que les deux dernières années sont passé bien trop rapidement. « La prochaine fois tu viendras diner à la maison, que tu puisses le voir. » Tu sais qu’Hugo adore passer du temps avec Evander, il adore lui poser des tonnes de questions et ce ta fait toujours sourire. « J’espère que t’as prévu un truc bon parce que j’ai la dalle. » Aujorud’hui ca a été un peu la course et c’est dans ces moments là que des fois tu oublies de t’arrêter pour déjeuner le midi. Avant c’était Oli qui te le rappelait. « Ca va a la boutique toi ? » Tu lui demandes, espérant qu’il en relève pas le fait que tu ne lui as pas dit comment tu vas.

Tu as besoin d'une soirée avec ton pote. Pour te changer les idées. Parfois il arrive que vous organisez une soirée avec votre bande d'amis. Mais cette fois-ci, tu n'avais pas envie d'une de ses grosses soirées. Non, en ce moment, c'est plutôt impensable, mais tu apprécies le calme. Est-ce le calme avant une éventuelle tempête ? N'espérons pas... Pas maintenant ! Tu le laisses entrer. Depuis qu'il vient, il connaît la règle d'or : Faire commence chez lui !
Tu lui demandes des nouvelles de son petit Hugo. En effet, le gamin grandit vite. Parfois cela te rappelle, ton enfant perdu bien trop tôt avec Arlo. Un ou une, qui serait actuellement en train de courir dans le salon. Tu sais qu'au fond, tu n'as jamais réellement tourner la page de cette histoire, de cette vie.
- Pas de soucis !
Tu rigoles à sa remarque. Tu as bien fait de faire un "maxi" apéro dinatoire. Généralement, quand vous vous retrouvez ensemble pour une soirée, il ne reste pas une miette du dîner. Tu reviens de la cuisine, le plateau entre les mains que tu poses sur la table basse du salon.
- Si tu as encore faim après tout ça, j'ai de la glace au congélo !
Tu décapsules les deux bières et tu tends celle de ton ami.
- Du boulot, toujours du boulot ! Je ne m'ennuie pas du tout. Et toi le boulot ? Des chatons égarés à sauver dans les arbres ?
Tu aimes parfois le charrier avec ça, il t'a déjà raconté l'histoire de la petite mamie qui avait retrouvé son chaton en haut d'un arbre. En détresse, elle avait fait appel au centre de secours.

@Elio Faulkner

@evander strachan

des bières et cacahuètes.

Evander est l’un de tes meilleurs amis et tu sais qu’il te connaît, tu sais qu’il est là pour toi quand tu en as besoin et c’est d’ailleurs pour cela qu’à la naissance d’Hugo c’est lui qui a été nommé comme son parrain. Tu sais aussi que ton petit garçon adore ton meilleur ami et que tu pourrais le lui confier les yeux fermés. Alors quand il demande de ses nouvelles tu lui en donnes, lui promettant de venir avec le petit blond la prochaine fois qu’ils se feront un dîner tous les deux. Hugo grandit bien trop vite, et chaque jour tu as l’impression qu’il ressemble un peu plus à Oliver, que ce soit en apparences ou bien dans sa manière d’être. C’est quelque chose d’assez perturbant pour toi d’ailleurs parce que c’est à la fois agréable et perturbant, heureux et douloureux. « Pas de soucis ! » Te répond le chatain et tu lui souris. Ne pas penser à Oliver, ou ne pas parler de lui est d’ailleurs le challenge de la soirée, même si ne doute pas un seul instant que la question finir par venir de ton ami. Tu sais qu’Evan te demande comment tu vas vraiment à chaque fois que tu le vois.

Tu lui avoues cependant avoir la dalle, ce qui n’est pas réellement surprenant. Tu es un ventre sur pâtes après tout. « Si tu as encore faim après tout ça, j'ai de la glace au congélo ! » Tu ris un peu et viens déjà prendre une bouchée que tu mets rapidement dans ta bouche. « Ca marche. » Tu lui réponds en prenant la bière qu’il te tend et en venant l’entrechoquer doucement avec celle d’Evan pour trinquer. Tu lui demandes alors comment va la boutique. Il y passe tellement de temps et d’énergie que tu es vraiment content que cela marche pour lui. « Du boulot, toujours du boulot ! Je ne m'ennuie pas du tout. Et toi le boulot ? Des chatons égarés à sauver dans les arbres ? » Tu laisses échapper un rire. « Exactement, au milieu d’autres choses. » Ton métier est dangereux, tu le sais, et depuis qu’Oliver n’est plus là tu te rends bien compte que tu devrais faire plus attention, même si tu ne le fais pas vraiment. Tu as d’ailleurs encore eu des bleus sur le torse assez récemment après une mission de secourisme. « Je bosse pas mal en ce moment aussi, on est un peu en sous-effectif à la caserne. » Tu aimes ton boulot, alors ca ne te dérange pas vraiment même si tu devrais sûrement passer plus de temps avec ton fils.